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je suis gentille

Extrait daté du 5 novembre 2020 de mon propre journal intime :

 » En Octobre 2020, j’ai trouvé un journal intime d’une enfant dans les années 2000. À l’intérieur elle raconte deux/trois trucs mais surtout à la fin il y’a 9 pages entières de « je suis gentille ». 145 « je suis gentille ». Impressionnant. Au milieu de pleins de pages vierges il y’a « Je vais maitre caite p*** à l’autital ».

Ça m’a interpellé. Est ce que c’est pour se pardonner à elle même de sa violence qu’elle s’est infligée cette « punition » ? Ou est ce qu’elle essayait de se convaincre elle même qu’elle est gentille ? Pas de se convaincre. Plutôt de se rassurer. De se le dire pour pouvoir y croire (la définition de se rassurer –‘). C’est violent.

J’ai décidé de l’éditer car ça m’a bouleversé et j’ai trouvé intéressante cette tranche de vie très brute et personnelle. Très représentative aussi de l’enfance et de l’injonction à être quelqu’un de bien que l’on se traine tout au long de notre vie. Qui nous fait douter de nous, souvent. La pression de ne pas avoir le droit d’avoir des émotions « négatives » : être en colère, crier, critiquer, pleurer, ne pas aimer. Fatiguant. La répression de ces émotions me semblent conduire à des bails compliqués pour s’accepter.

J’arrête ma pensée ici. Par flemme. Et aussi peut-être parce que j’ai peur de raconter n’importe quoi. Et je dois encore développer ce que j’ai fait après.

J’ai monté l’édition et j’ai fait des couvertures peintes à la main « je suis gentille ». Hier j’ai fait un dessin assez violent que je ne pourrais pas publier. Par honte de diverses choses, mais notamment de la violence dont j’ai fait preuve. Moi qui tient un bras, les yeux vides qui pleurent du sang, debout, au milieu du salon de « mon crush ». Ce dernier gisant à mes pieds. Ça ressemblait drôlement à la violence de la phrase de l’hôpital de l’anonyme du journal. Donc j’ai fait comme elle. Sur des feuilles A5, j’ai écrit 145 « je suis gentille ». Ça fait un bon petit tas de feuillets.

Demain je les collerais sur un mur et je ferais une photo de mon mur avec mon dessin devant. Je viens de penser que ça serait trop top que je fasse ça sur un mur dehors. Mais je ne suis pas courageuse. J’ai peur de la police.

+ j’aurai adoré caler « sois gentil » de Chantal Goya sur cette vidéo. MAIS, j’ai peur de la police donc je prends AUCUN RISQUE à utiliser un morceau sans en avoir les droits. TOO BAD.

 

 

Affiche imprimée par HSH à l’occasion de l’exposition « Barbara Henri » à Face de Phasme.

édition // cartes détachables

5 cartes détachables, 35×11 cm, cartes : 8x11cm. 30 exemplaires numérotés.

 

 

 

« ces hommes, les plus belles des roses » 2017. Mise en page de photos d’identité et de collages.
Photos d’identité chinées (Paris, Bruxelles et Berlin). Format A5, 34 pages. 10 exemplaires.

 

 

 

 

fanzine #2 sans nom, 2017.

Mise en page de photos chinées & collages. Différentes couvertures, contenu identique. Jeu de textures et de tailles à l’intérieur. Format A5. 12 pages. 10 exemplaires.

 

 

 

des mots d’amour, 2016.